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Entre les «j’aime» et la pression à la performance: santé psychique des jeunes en Suisse

Les jeunes sont en phase de transformation, tant physique que sentimentale et sociale. Confronté-e-s à une forte pression de comparaison sur les réseaux sociaux, ils/elles vivent en même temps dans un monde plein d’incertitudes: les guerres, le réchauffement climatique et les transformations de la société les inquiètent de plus en plus. Qu’en est-il de la santé mentale des jeunes en Suisse?

3. Renforcer la résilience, réduire les souffrances psychiques

Sachant que les jeunes traversent à la puberté des étapes de développement importantes, il est essentiel de définir à temps les problèmes psychiques et de les traiter rapidement. En présence d’une souffrance, il convient tout d’abord d’améliorer la situation par des entretiens, par exemple avec un-e travailleur/-euse social-e ou une personne de confiance. Il peut aussi être utile de transmettre des stratégies de gestion.

La puberté est une phase particulièrement vulnérable, car semée de grandes étapes: développer son identité, construire ses relations sociales, atteindre ses objectifs scolaires ou professionnels, gagner en autonomie et indépendance financière. En cas de souffrances psychiques pendant cette période, il peut être très difficile de franchir ces grandes étapes.

Des entretiens, le soutien de l’environnement social ou le renforcement de la résilience sont autant d’éléments qui peuvent aider. On entend par résilience la capacité de résistance qui permet de maîtriser des conditions difficiles en restant en bonne santé physique et mentale. En cas de problèmes aigus, une consultation psychologique ou une thérapie peut aussi être mise en route.

Ressources et stratégies de gestion
Tout évènement marquant n’entraîne pas forcément un trouble psychique. Inversement, l’apparition d’une dépression ne dépend pas seulement de certains facteurs de risque (cf. chapitre 2), mais aussi des ressources de la personne, ce que l’on appelle les facteurs de protection. En outre, des stratégies spécifiques peuvent aider à gérer les difficultés. Les parents sont à cet égard des modèles importants si leurs enfants voient qu’ils accordent de la place aux problèmes et aux sujets désagréables et qu’ils parlent des conflits.

Facteurs de protection favorables au bien-être mental:

  • image positive de soi
  • relations émotionnelles stables
  • étroite cohésion familiale
  • milieu scolaire stable
  • relations d’amitié
  • alimentation saine

Transmettre des compétences médiatiques
Il est également possible de favoriser de manière ciblée la santé mentale des jeunes, par exemple en leur apprenant à utiliser les médias sociaux de manière responsable et en leur transmettant la capacité à réfléchir de manière critique sur les contenus numériques. Renforcer ainsi les compétences médiatiques est une thématique qui peut être abordée en classe ou par les parents.

Renforcer la santé mentale
La résilience des enfants et des adolescent-e-s est un élément essentiel pour leur permettre de développer une gestion saine du stress, de l’échec et des incertitudes. Il existe par exemple divers programmes et auxiliaires qui aident à transmettre la résilience dans le cadre scolaire (cf. encadré). Par ailleurs, la musique, les activités créatives ou l’activité physique peuvent favoriser le bien-être mental.

Offres de renforcement de la résilience…

…pour les jeunes:

  • www.feel-ok.ch est une plateforme en ligne sans publicité, gérée par la Fondation suisse pour la santé RADIX, qui propose aux jeunes des informations et des outils interactifs sur des sujets comme la santé mentale, la dépendance ou la gestion du stress.
  • Le programme en ligne www.du-bist-du.ch (en allemand) favorise la santé physique et mentale des jeunes LGBT+ ou qui ne se sentent pas sûr-e-s de leur orientation ou identité sexuelle.
  • Gratuite et confidentielle, la plateforme 147.ch de Pro Juventute est disponible pour les jeunes par téléphone, WhatsApp ou e-mail et les informe sur son site Internet au sujet de la santé psychique.
  • La plateforme en ligne «Comment vas-tu?» renforce la prise de conscience des jeunes de la santé psychique, favorise le dialogue et contribue ainsi à la déstigmatisation des maladies psychiques.

…pour les enseignant-e-s et les parents:

  • Le programme «Mind Matters» de la Fondation suisse pour la santé RADIX pour les enseignant-e-s est un programme accompagné scientifiquement et éprouvé dans la pratique qui vise à renforcer les compétences psychosociales des élèves.
  • Le programme «fit4future» est une initiative nationale qui, en coopération avec les parents et enseignant-e-s, amène, par le jeu, les enfants à bouger davantage, les sensibilise à l’importance d’une alimentation équilibrée et favorise ainsi leur santé mentale .
  • La plateforme «Jeunes et médias» de la Confédération soutient les parents et les enseignant-e-s dans la transmission aux jeunes de compétences numériques.
  • klicksafe (en allemand), une initiative de l’UE, aide les enseignant-e-s, les parents et les multiplicateurs/-trices à promouvoir les compétences des jeunes en matière d’utilisation d’Internet.

Interventions en cas de souffrances psychiques
Si une détresse psychologique est identifiée, on peut tout d’abord utiliser des offres à bas seuil, par exemple par le travail social scolaire ou des offres de conseils en ligne (cf. encadré plus haut). Pour pouvoir obtenir rapidement un soutien à long terme, il faut aussi qu’il y ait suffisamment de places en thérapie et que l’accès y soit facile. En particulier en pédopsychiatrie, les places en thérapie ambulatoire sont essentielles. Un autre élément important est un travail d’information qui déstigmatise le recours à un soutien psychologique. L’accès à une psychothérapie peut aussi être facilité par des modèles dits de «home treatment» qui existent dans plusieurs cantons: les psychiatres fournissent aux jeunes des consultations à domicile. Cela décharge la prise en charge stationnaire et ambulatoire et les équipes interprofessionnelles peuvent proposer un soutien à bas seuil dans l’environnement familier. Des psychologues scolaires ou des consultations psychologiques à l’école sont également des moyens de compléter l’offre limitée en places de thérapie.

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