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Cloner

Que diriez-vous si vous aviez un clone de vous-même? Un clone qui, le matin, se lève et va à l’école à votre place, qui fait vos devoirs et met de l’ordre dans votre chambre pour que vous ayez le temps d’aller au cinéma. Idée géniale ou pas?

7. Aspects éthiques: le clonage de l’être humain est interdit

L’isolement des gènes en clones n’est plus aujourd’hui sujet à controverse. La technique est devenue banale et offre de nombreux avantages par exemple dans la production de médicaments par génie génétique. Le clonage (greffe) de plantes en agriculture est utilisé depuis des siècles.

Il n’en est pas de même du clonage reproductif chez l’individu. Cette méthode est rejetée quasi unanimement et sans équivoque car non-éthique et irresponsable au niveau médical. Selon les conventions nationales et internationales, le clonage à des fins de production  artificielle d’un individu est interdit. Dans la Constitution fédérale, l’article 119 stipule: «Toute forme de clonage et toute intervention dans le patrimoine génétique de gamètes et d’embryons humains sont interdites.» Des raisons d’ordre social, éthique, scientifique et juridique s’opposent au clonage reproductif.

Si l’on clonait un individu, un excellent footballeur par exemple, dans le but de conserver ses talents, il n’est pas sûr que le clone ainsi reproduit engendrerait à nouveau une star du football. Nous sommes bien plus que la somme de nos gènes. Notre environnement participe également à notre développement: dans quel environnement familial grandissons-nous? Peut-être qu’une maladie va nous empêcher de maintenir la direction prise. Le comportement d’un être humain ne peut être cloné. L’exemple des jumeaux uniovulaires en est la preuve. Un tel clone serait en outre instrumentalisé, il ne pourrait pas naître librement mais dans un but déterminé.

Il faut différencier le clone thérapeutique du clone reproductif. Il s’agit là d’une technique permettant de cultiver des tissus à partir du patrimoine génétique propre. Le noyau cellulaire va être extrait d’un ovule et être remplacé par le noyau d’une cellule provenant de la personne pour laquelle un tissu génétiquement identique doit être produit. L’ovule in vitro va se diviser à maintes reprises et parvenir ainsi au stade précoce de l’embryon. Au bout de quelques jours, des cellules souches peuvent être prélevées sur l’embryon. Elles peuvent se différencier en n’importe quel type de tissu (par ex. cellules hépatiques, cellules rénales, etc.) sans pour autant se développer jusqu’au stade de l’être humain. Ce tissu porte en lui l’espoir de guérir diverses maladies.

Le clonage thérapeutique est très controversé. L’individu peut-il intervenir dans l’ovule dans le but de guérir des malades? Est-il irresponsable, pour des raisons d’ordre religieux, de récolter des embryons pour ensuite les détruire? Le clonage thérapeutique n’en est qu’à ses débuts. Il est autorisé dans quelques pays européens tels que la Grande-Bretagne, la Suède et la Belgique ainsi qu’aux Etats-Unis et dans de nombreux pays asiatiques. Nous ne pouvons pas encore porter un jugement définitif sur le fait que le clonage thérapeutique va aboutir à un traitement médical. En Suisse, toute sorte de clonage est aujourd’hui interdite ainsi que toute intervention dans le patrimoine génétique des ovules humains et des embryons.