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Expérimentation animale

En fait, chacun d’entre nous est opposé à l’expérimentation animale. Mais, de la même façon, chacun d’entre nous voudrait recevoir les médicaments et les traitements les meilleurs et les plus sûrs. Or, sans expérimentation animale, cela n’est pas possible. Comment faire pour résoudre ce dilemme?

5. Replace: remplacer une expérience sur les animaux par une autre méthode

Le principe «replace» (remplacement) exige des chercheurs et des autorités qui délivrent l’autorisation de réfléchir à l’utilité de l’expérience. Les chercheurs doivent se demander si l’expérience est vraiment nécessaire et s’il n’est pas possible de la remplacer par une autre méthode. Une méthode qui se passe d’animaux. Ce n’est pas une tâche aisée car la pratique montre qu’une méthode 3R peut rarement, à elle seule, remplacer directement l’expérimentation animale. Mais il se peut qu’une ou plusieurs méthodes 3R combinées fournissent assez d’informations pour pouvoir se passer d’une expérience sur animaux.

Les cellules (cellules sanguines, cellules musculaires, cellules de la peau, etc.) se sont déjà avérées très utiles à cet égard. Ainsi, il est aujourd’hui possible, à l’aide de cellules, de fabriquer une sorte de peau artificielle. On peut alors tester sur cette peau artificielle l’effet et la toxicité éventuelle de substances. Cet aspect est intéressant par exemple pour l’industrie des cosmétiques. Elle peut, grâce à ce système, tester si un produit irrite la peau – et ce sans devoir recourir à l’expérimentation animale.

Mais les expériences sur les cellules ont leurs limites. Les cellules ne sont jamais qu’une partie d’un tout et ne peuvent donc fournir que des résultats limités. Elles ne permettent pas d’étudier des phénomènes complexes qui ont lieu dans l’organisme intact. Ou pour parler de manière simplifiée: les cellules ne connaissent ni la peur, ni la diarrhée. De tels phénomènes ne peuvent souvent être étudiés dans toute leur ampleur que sur l’organisme vivant.

Replace, un exemple

Des cellules sanguines sauvent 500 000 lapins par an
Le 21 mars 2006 a été une date importante pour de nombreux lapins de laboratoire: un comité scientifique de l’UE a recommandé cinq méthodes de substitution pour le test pyrogène. Le test pyrogène sert au contrôle de qualité, pour détecter les impuretés dans les produits médicaux. Maintenant, ce test peut être effectué à l’aide de cellules. On n’a plus besoin de lapins. Selon les estimations d’experts, ces nouvelles méthodes sauvent la vie de 200 000 lapins par an dans l’UE et d’un demi-million de lapins dans le monde entier.

Les pyrogènes sont des substances qui peuvent déclencher chez l’homme de la fièvre ou des états de choc mortels. Avant qu’un médicament soit mis sur le marché, il doit donc être soumis à un test pour détecter la présence éventuelle de ces substances indésirables. Pendant plus de 50 ans, on a recherché les pyrogènes sur le lapin: on injectait au lapin la substance à tester et on surveillait sa température. Une augmentation de la température permettait de conclure à la présence de pyrogènes.

Les cinq méthodes de substitution recommandées en 2006 permettent de remplacer complètement les expériences sur les lapins. Elles présentent plusieurs avantages: elles sont plus rapides, moins onéreuses et plus sensibles. Tous les systèmes utilisent des cellules sanguines humaines.