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Juste un virus! A petits virus – grands effets

Grippe saisonnière, grippe aviaire, grippe porcine: le responsable est un virus minuscule mais mortel, présentant une tendance à bâcler sa reproduction: le virus de la grippe ou influenzavirus.

2. Structure du virus grippal

L’enveloppe

Le virus de la grippe est entouré d’une membrane mince comme une bulle de savon. La membrane protège non seulement le génome qu’elle renferme ainsi que les protéines virales, mais elle aide aussi le virus à déjouer le système immunitaire de son hôte et à pénétrer dans les cellules de l’organisme. Il n’est donc pas étonnant que la plupart des virus vraiment dangereux pour l’être humain soient entourés d’une membrane.

Les spicules

Deux protéines sont intégrées à la membrane virale et leurs têtes dépassent de la membrane comme des «piquants» appelés spicules: l’hémagglutinine (HA) et la neuraminidase (NA) (pour les spicules, cf. illustration). L’HA aide le virus à pénétrer dans les cellules de l’organisme. Cette protéine agit comme une clé qui correspond à la serrure (récepteur) de la cellule hôte. C’est ainsi que le virus accède subrepticement à la cellule et peut y mettre en route sa reproduction.
L’HA existe sous différentes formes qui contribuent à déterminer l’agressivité du type de virus. En effet, normalement, le virus de la grippe s’attaque aux bronches ou aux poumons, mais il existe des souches très agressives qui s’installent dans d’autres tissus de l’organisme et sont encore plus dangereuses pour l’être humain.
La NA a une autre fonction: il s’agit d’une enzyme qui permet aux virus néoformés de quitter la cellule hôte.

L’HA et la NA connaissent des mutations fréquentes!

Les virus de la grippe introduisent aussi dans les cellules hôtes des ARN polymérases sans lesquelles ils ne peuvent se multiplier. Les ARN polymérases ne travaillent pas très soigneusement: au cours de la synthèse, elles introduisent souvent des bases inappropriées. Les ADN polymérases ont un mécanisme de correction qui remédie à ces erreurs. Mais un tel mécanisme fait défaut dans les ARN polymérases de sorte que leur taux d’erreurs est plus élevé. Ceci est la principale raison pour laquelle les virus à ARN mutent très rapidement, de sorte qu’il faut élaborer chaque année un nouveau vaccin contre la grippe.

Le génome

Le génome contient toutes les informations permettant de produire de nouveaux virus, réparties sur huit brins d’ARN distincts. Ces brins permettent de produire jusqu’à onze protéines.

Les protéines internes

Les particules virales contiennent aussi des protéines importantes, par exemple le complexe de l’ARN polymérase, responsable de la multiplication des brins d’ARN.

Désignation des virus grippaux

Dans le cas de la grippe A, on connaît 16 sous-types de HA (de H1 à H16) et 9 sous-types de NA (de N1 à N9). La grippe A touche surtout les oiseaux mais elle a déjà été mise en évidence également chez d’autres espèces animales telles le porc, le cheval, le chat, le phoque ou la baleine. Certains types de grippe ont déjà été identifiés chez l’être humain, en particulier les virus H1N1, H2N2 et H3N2. La grippe B ne se manifeste par contre que chez l’homme et on n’y distingue pas de sous-types de HA et NA.

La désignation des souches de virus (sous-types) est construite de la façon suivante:

  • Grippe A ou B
  • Origine (quelle espèce animale? En l’absence de précision, l’origine est l’homme.)
  • Lieu de la première isolation (pays ou ville)
  • Numéro de référence (donné par les laboratoires)
  • Année de l’isolation
  • Sous-type ajouté entre parenthèses (H N)

Exemples:

  • A/Suisse/7729/98 (H3N2)
  • A/porc/Iowa/157/30 (H1N1)
  • A/Porto Rico/8/34 (H1N1)
  • B/Yamagata/16/88
Structure du virus grippal
Virus grippal au microscope électronique
© Norbert Bannert, Lars Möller (2007)/RKI