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Génie génétique

Connaissez-vous vos gènes? Savez-vous où ils se trouvent et comment ils agissent? Connaissez-vous les informations qu’ils contiennent? Saviez-vous que vos gènes et ceux de la fraise ou d’un ver sont écrits dans le même langage?

10. Aspects éthiques: peser le pour et le contre

Puisque d’immenses progrès ont été réalisés ces vingt dernières années en génie génétique, cette technique soulève constamment de nouvelles questions. Est-ce que l’homme peut intervenir dans le patrimoine génétique des bactéries, des levures, des plantes et des animaux? Dans l’être humain également même si le but est d’aider les malades? L’homme peut-il même intervenir dans le patrimoine germinal humain à des fins thérapeutiques? Comment  l’Etat gère-t-il les données génétiques de ses citoyens? Les caisses-maladie ainsi que les assurances ont-elles le droit de prendre connaissance des données génétiques des individus? Le génie génétique peut-il être utilisé de façon généralisée pour mettre la main sur un meurtrier à l’aide de l’empreinte digitale génétique?

Fondamentalement, pour le génie génétique comme pour toute autre technique, il faudra peser le pour et le contre. Quelles chances offre cette technique à l’individu? Ces chances doivent être confrontées aux risques. Chaque pays doit décider de ce qui est permis et en trouver les limites. Au vu de la progression de la technique, il faudra continuellement peser le pour et le contre.

En Suisse, on assista à de nombreux débats dans la population quant au pour et au contre du génie génétique lors de la votation de 1998 au sujet de «l’initiative pour la protection génétique». Deux tiers de la population suisse se prononcèrent à l’époque pour le principe «contrôles et non interdictions»: on devrait contrôler le génie génétique mais non l’interdire. Cette idée fondamentale existe encore aujourd’hui et se retrouve dans la législation de la Constitution fédérale dans l’article 119: «L’être humain doit être protégé contre les abus en matière de procréation médicalement assistée et de génie génétique». La loi sur le génie génétique décrit très précisément comment manipuler les organismes modifiés génétiquement. L’intervention dans le patrimoine génétique humain est également légiférée. Dans la Constitution fédérale, il est écrit: «Toute forme de clonage et toute intervention dans le patrimoine génétique de gamètes et d’embryons humains sont interdites».

Les chances du génie génétique «rouge» sont aujourd’hui vues d’un meilleur œil que ses risques. De nombreux médicaments utilisés de façon concluante sont à la base de ce consensus. La population est par contre plus sceptique en ce qui concerne le génie génétique «vert», modification des plantes par génie génétique. Dans ce domaine, les risques sont actuellement prédominants dans les pays européens. Aux Etats-Unis ainsi que dans plusieurs pays dans le monde, des plantes modifiées génétiquement sont cultivées et consommées depuis des années.