1. L’avenir de la médecine
L’exemple de la cancérologie illustre les perspectives attendues en nanomédecine par les experts. Lors de l’apparition de tumeurs, les cellules malades se divisent de façon totalement incontrôlée. Même si d’énormes progrès ont été réalisés ces dernières décennies en cancérologie, les traitements sont encore effectués selon le principe de l’arrosoir: un grand nombre de chimiothérapies et de radiothérapies attaquent radicalement toutes les cellules en division de l’organisme. Malheureusement, ces méthodes s’en prennent également aux cellules saines telles que, par exemple, les cellules des racines capillaires ou celles du système hématopoïétique. Il s’ensuit des effets secondaires lourds tels que système immunitaire affaibli, chute de cheveux, etc. L’acceptation des patients est d’autant plus importante qu’est la gravité de leur maladie.
Dans le monde des nains: un nanomètre
Le terme «nano» vient du grec et signifie “nain”. Un nanomètre (nm) correspond à un milliardième de mètre ou 1/1 000 000 000 mètre ou 10-9 mètre. En comparaison: le rapport d’un nanomètre à un mètre est le même que celui d’une bille au diamètre de la terre.
Le monde des “nanos” est l’aire de jeu des atomes et des molécules. Un atome d’hélium a un diamètre d’environ 0,1nm. Ce monde touche aux disciplines de la physique, de la chimie, de la biologie et de la médecine.
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La nanomédecine va peut-être parvenir un jour à ce que les médicaments contre le cancer ne soient plus dispersés dans le corps selon le principe de l’arrosoir mais bien plutôt à ce qu’ils atteignent de façon ciblée leur site d’action, à savoir les cellules malades. De cette façon, on assisterait à une diminution des effets secondaires: d’une part, les cellules saines seraient épargnées et d’autre part, en raison de l’action sélective du médicament, la dose totale pourrait être réduite et accorderait ainsi un effet bénéfique à la réduction des coûts.
Mais par quels moyens les chercheurs vont-ils réussir à ce que le principe actif n’atteigne que les cellules malades? La réponse se trouve peut-être dans les nanoconteneurs. Un nanoconteneur pourrait ressembler à une vésicule ou à une bille lipidique (liposomes de l’ordre du nano) dans lesquelles serait enfermé le principe actif. Le nanoconteneur serait doté de l’adresse spécifique de livraison: les cellules cancéreuses se différencient des cellules saines car elles possèdent à leur surface des “antennes” spéciales. Certaines cellules cancéreuses présentent par exemple des “antennes” d’acide folique à leur surface parce que celles-ci ont besoin de cette vitamine pour croître rapidement. Les nanoconteneurs seront donc préparés de telle sorte qu’ils puissent s’arrimer uniquement à cette antenne-cible, les nano-capsules contenant des molécules d’acide folique. Les anticorps peuvent également jouer un rôle similaire. L’arrimage achevé, le principe actif est déversé dans la cellule tumorale et peut ainsi la détruire (cf. illustration 1).