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Coronavirus : un virus change la face du monde

De nouveaux virus peuvent apparaître à tout moment et mettre en danger la santé de la population, mais aussi la société et l’économie. Depuis le début de l’année 2020, un tel virus, Sars-CoV-2, est responsable d’une pandémie. Des mesures sévères ont été nécessaires pour l’endiguer et la recherche médicale fait tout ce qu’elle peut pour développer un vaccin.

5. À la recherche de vaccins, de tests et de traitements

Depuis l’apparition de la COVID-19 en Chine, des scientifiques du monde entier étudient sans relâche le coronavirus pour essayer de développer des vaccins et traitements. La recherche se concentre fondamentalement sur trois domaines: vaccination, dépistage et traitement.

Vaccination

De manière générale, le développement d’un vaccin dure une dizaine d’années. Même si la recherche fait actuellement tout pour accélérer le processus, cela va probablement durer au moins un an ou un an et demi. Dans le monde entier, des groupes pharmaceutiques, entreprises individuelles et groupes de recherche travaillent sur plus de 150 projets différents visant à développer un vaccin contre le coronavirus. Mais il ne suffit pas de trouver un vaccin, il faut aussi le produire en quantité suffisante. Dans le cas du coronavirus, le défi est de taille, car il s’agit de vacciner des milliards d’individus.

La recherche d’un vaccin contre la COVID-19 se concentre surtout sur les types de vaccins suivants:

  • Vaccin inactivé
  • Vaccin présenté par des virus vecteurs
  • Vaccin génétique
  • Vaccin protéique

Vaccin inactivé

Les vaccins inactivés sont les grands classiques. En font partie les vaccins contre la grippe, le tétanos et l’hépatite B. Le virus est d’abord multiplié, puis inactivé (tué), par exemple en soumettant les particules de virus à la chaleur pour les rendre inoffensives. Le virus ne peut alors plus se multiplier, mais le système immunitaire de la personne vaccinée réagit aux particules de virus et produit des anticorps.

Vaccin présenté par des virus vecteurs

Pour ce vaccin, on utilise un virus inoffensif comme vecteur: il s’agit d’emballer du matériel génétique, par exemple une fraction de la protéine de spicule, dans un virus pour l’administrer. Cette méthode a déjà permis de développer des vaccins contre la maladie à virus Ébola et le MERS. Dans ce cas également, l’organisme réagit par la production d’anticorps. La production dure un peu plus longtemps, mais la réponse immunitaire de l’organisme est relativement forte.

Vaccins génétiques (ADN et ARNm)

Ces vaccins ne se basent pas sur le virus ou des fractions de virus, mais utilisent le plan de construction d’une protéine précise, par exemple la protéine S (ADN ou ARNm). Ces vaccins peuvent être produits rapidement en grande quantité. Mais le problème est qu’aucun vaccin de ce type n’a encore été autorisé jusqu’à présent. Pour plus d’informations à ce sujet, voir le chapitre Vaccination.

Vaccins protéiques

Les vaccins de ce type utilisent directement certaines protéines du coronavirus (par exemple la protéine de spicule). On administre la protéine pour déclencher une réponse immunitaire. D’autres essayent de fabriquer des particules de virus vides, une enveloppe virale sans ARN. Sans ARN, le virus ne peut pas se multiplier.

Diagnostic

On entend par diagnostic toutes les mesures permettant d’identifier une maladie. Dans le cas de la COVID-19, il s’agit de reconnaître les individus atteints de la maladie. C’est très important pour éviter que les personnes infectées n’en contaminent d’autres.

Il existe actuellement plusieurs tests. De nombreux tests de dépistage du coronavirus se basent sur un processus appelé PCR (Polymerase Chain Reaction – amplification en chaîne par polymérase): il s’agit d’une méthode établie pour multiplier un fragment précis d’ADN ou d’ARN. Cela permet de déterminer si un échantillon sanguin contient de l’ARN de coronavirus. D’autres tests se basent sur la mise en évidence des anticorps: il s’agit de substances qui se lient aux anticorps et mettent ainsi en évidence si un individu a développé des anticorps contre le virus ou non.

Quel que soit le test, sa fiabilité, sa rapidité à fournir un résultat et ses coûts sont des éléments décisifs. À cet égard, les chercheuses et chercheurs et les entreprises pharmaceutiques ont accompli de grands progrès en peu de temps, de sorte qu’un dépistage à grande échelle est devenu de plus en plus simple et bon marché.

Traitement

Il n’existe pas à ce jour de traitement spécifique de la COVID-19. Dans le monde entier, des hautes écoles, des entreprises de biotechnologie et des laboratoires pharmaceutiques travaillent actuellement au développement d’un traitement efficace contre la COVID-19. La recherche se focalise ente autres sur des médicaments déjà autorisés contre d’autres maladies, susceptibles d’agir contre la COVID-19. C’est ainsi qu’on se penche sur les médicaments antiviraux contre le VIH et la grippe. Dans le cadre d’essais cliniques, une substance active développée à l’origine contre le virus Ébola a montré, dans une certaine mesure, des effets positifs dans le traitement des patients atteints de COVID-19, par exemple en accélérant le rétablissement des patient-e-s connaissant une évolution sévère de la maladie. Cette substance active a ensuite été autorisée aux États-Unis, au Japon et dans l’Union européenne. Une substance active contre le paludisme n’a en revanche pas eu l’efficacité espérée contre la COVID-19.

On suppose que le plasma sanguin de patient-e-s ayant surmonté la maladie pourrait avoir un effet positif, car il contient des anticorps contre le Sars-CoV-2. Mais pour le moment (août 2020), on ne sait pas encore dans quelle mesure administrer du plasma sanguin est efficace. Les résultats obtenus jusqu’à présent ne laissent espérer qu’un léger effet. En outre, on ne peut pas produire de quantités illimitées de plasma sanguin, car il est obtenu à partir de dons de sang. Pour contourner ce problème, des groupes de recherche visent à fabriquer de tels anticorps par des méthodes biotechnologiques.

La recherche porte d’autre part sur des substances actives entièrement nouvelles. Il est possible de développer des substances visant spécifiquement le Sars-CoV-2, mais ce développement dure des années, parfois des dizaines d’années.

À part les médicaments qui s’attaquent au virus, on pourrait aussi tirer bénéfice de médicaments contre les symptômes. Il peut s’agir par exemple d’immunomodulateurs qui affaiblissent la réaction immunitaire de l’organisme. Là aussi, d’innombrables projets sont en cours. On peut aussi envisager d’utiliser des médicaments destinés aux personnes atteintes d’affections pulmonaires, afin de réduire les lésions pulmonaires causées par le virus. Enfin, les efforts de perfectionnement des respirateurs se poursuivent pour améliorer les traitements intensifs.

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