1. La famille des coronavirus
La famille des coronavirus comprend une quarantaine de membres. La plupart d’entre eux touchent les mammifères, les oiseaux et les poissons. Mais certains peuvent aussi infecter l’être humain, comme le montre la flambée actuelle de coronavirus Sars-CoV-2 (Sars-CoV-2 est l’abréviation de Severe acute respiratory syndrome coronavirus 2). Jusqu’à présent, il y a six coronavirus qui peuvent déclencher une maladie chez l’être humain. Les coronavirus peuvent causer des rhumes sans gravité, mais aussi de graves affections respiratoires.
Ils ont été découverts pour la première fois en 1964 par la technicienne de laboratoire June Almeida. Au microscope électronique, elle découvre une tache ronde entourée de pointes. Cette image lui rappelle le soleil et sa couronne, d’où le nom coronavirus (corona = couronne en latin) (cf. figure 2).
Incroyable qu’un minuscule virus (60 à 140 nanomètres), dont la structure biologique est l’une des plus simples que l’on connaisse, puisse tenir le monde entier en haleine! Les coronavirus ont une structure relativement simple: tous les coronavirus contiennent leur génome dans une capside sous forme d’un brin d’ARN. Celle-ci est entourée d’une enveloppe lipidique à laquelle sont fixées diverses protéines.
Le Sars-CoV-2 se compose au total de 20 protéines qui remplissent des fonctions spécifiques. En voici quelques-unes:
- Protéine de spicule (protéine S ou Spike): la protéine de spicule permet au virus de se lier au récepteur de la cellule hôte.
- Protéine hémagglutinine-estérase (protéine HE): seuls les bêta-coronavirus comme le Sars-CoV-2 sont dotés de cette protéine. Elle aide le virus à se lier à la cellule hôte.
- Protéine d’enveloppe (protéine E): importante pour la fusion avec la cellule hôte et la sortie.
- Protéine de membrane (protéine M): importante pour la forme du virus.
- Protéine de nucléocapside (protéine N): stabilise l’ARN, importante pour la transcription.
En plus de sa couronne, le coronavirus se caractérise par la grande taille de son génome, composé d’environ 30 000 nucléotides (éléments constitutifs des acides nucléiques). Pour comparaison: le génome des virus de la grippe est environ deux fois moins long. Enfin, le coronavirus présente encore une spécificité, sa relative stabilité génétique. Cela veut dire qu’il ne connaît pas de mutations aussi rapides que, par exemple, le virus de la grippe (cf. «Structure du virus grippal»). Cela permet aux scientifiques d’espérer une immunité relativement longue chez les personnes qui ont surmonté l’infection. Lorsqu’un virus a des mutations rapides, le système immunitaire risque de ne pas reconnaître le virus muté, de sorte que la personne tombe malade une nouvelle fois.